L'injustice ménagère nuit aussi aux hommes

Le monde du 23 juin 2007
F. Ch.

Pourquoi le travail domestique est-il toujours aussi mal partagé entre les femmes et les hommes ? "Tant que la sphère privée n'est pas soumise à une critique sociale aussi sévère que la sphère publique, l'égalité entre les hommes et les femmes ne peut pas être atteinte", estime le sociologue François de Singly, dans L'Injustice ménagère, un ouvrage collectif à paraître le 2 juillet (Armand Colin, 235 p., 24 euros).

Jouant sur la distinction entre indépendance et autonomie, le sociologue étudie le rôle respectif des deux éléments du couple dans l'entretien de la maison. "En effet, la spécialisation inégale a pour effet de rendre dépendant l'homme qui, tout en bénéficiant des services de sa compagne, perd pour une part une maîtrise de son monde", constate-t-il.

Et de conclure que "le 'deuxième âge de l'émancipation' ne concerne pas que les femmes, même si elles sont les premières intéressées. Pour les hommes, le processus d'individualisation est également inachevé. Ils sont indépendants sans être suffisamment autonomes, à l'image d'une dérive de l'individualisme revendiquant surtout l'absence de dépendance."