L'Oréal incite les femmes à faire carrière dans la science grâce au Web

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L'Oréal incite les femmes à faire carrière dans la science grâce au Web

Dans le cadre de l'édition 2007 de son programme de mécénat "pour les femmes et la science", L'Oréal a mis l'accent sur Internet. SEM, e-mailing, envoi de SMS... Récit d'une opération de mécénat high tech.

Pour ses opérations de mécénat aussi, L'Oréal utilise Internet. Le groupe a organisé lundi 8 octobre une remise de bourses scientifiques d'une valeur de 10.000 euros chacune à une dizaine d'étudiantes poursuivant une troisième année de doctorat en physique, chimie, sciences de l'ingénieur, médecine ou biologie.

Cheville ouvrière de cette campagne de recrutement de doctorantes : Internet, avec le lancement d'un mini-site, Femmescience.fr, hébergé sur le portail de L'Oréal. "Le Web est un média dont nous ne pouvions pas nous affranchir, car les étudiantes y sont sans arrêt. Nous sommes donc allés les chercher là où elles sont", explique Geneviève Dupont, directrice de la communication grand public de L'Oréal pour la France. Ouvert depuis le mois de janvier, ce dispositif constituait l'unique point d'inscription des candidatures. Il a permis de recevoir 375 dossiers.

Ce programme, destiné à promouvoir la place des femmes dans le milieu scientifique et organisé en partenariat avec l'Unesco, existe depuis neuf ans à l'échelle mondiale. Mais c'est la première fois que le groupe de cosmétique organise une édition purement française. "Cette opération n'aurait pu voir le jour sans le Web, souligne Geneviève Dupont. Internet reste le meilleur moyen de faire connaître cette manifestation qui n'existait pas en France."

Pour promouvoir son site, L'Oréal a mené une campagne d'achat de mots-clés sur la plate-forme Adwords de Google à partir de certains termes comme "bourse", "recherche" ou "thèse". Selon le groupe de cosmétiques, ces liens sponsorisés ont été visionnés 3,3 millions de fois. Cette campagne de mots-clés a également été appuyée par une opération d'e-mailing aux universités, organismes de recherche, ainsi qu'aux leaders d'opinion de la recherche scientifique française. Au final, le site événementiel de l'Oréal revendique la visite de 240 visiteurs uniques par jour, un chiffre non négligeable pour un événement aussi pointu.

Afin de d'inciter les jeunes femmes à s'engager dans la recherche scientifique, L'Oréal a également convié à la cérémonie de remise des bourses une centaine de lycéennes et d'étudiantes en première année de filières scientifiques, leur proposant de participer à un "speed meeting" avec les boursières et une trentaine de chercheuses de L'Oréal. Ces jeunes femmes ont été recrutées grâce à une campagne de SMS les invitant à participer à un quiz sur le site de l'opération. Mille jeunes étudiantes résidant dans la région parisienne ont été ciblées.

L'Oréal se défend cependant de vouloir faire de ces bourses un instrument de recrutement de chercheuses pour ses propres services de recherche. Les boursières ont été sélectionnées parmi des thèmes de recherche aussi divers que l'aéronautique, la neuropsychologie, la mécanique quantique ou la géotechnique. "La science est essentielle au développement de notre société, mais les femmes en font encore trop peu partie", rappelle Geneviève Dupont. "Notre but est avant tout d'inciter les jeunes femmes à s'engager dans les carrières scientifiques."

Dans les classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques, les femmes ne représentent que 28,5 % des effectifs. A l'Université, où elles constituent plus de la moitié des étudiants, les femmes représentaient, en 2005, 36,6 % des effectifs dans les filières scientifiques contre 71,1% dans les filières littéraires. L'écart entre hommes et femmes se creuse au niveau de la thèse : les femmes ne représentent en 2007 que 36 % des doctorants en sciences, avec un vrai déficit dans les sciences fondamentales où elles ne sont que 26,4 %. Après le doctorat, elles sont encore plus sous-représentées : en France, 38 % des chargés de recherche sont des femmes et les professeurs femmes en sciences n'étaient que 16 % en 2006.

Au-delà de la remise de bourses, le groupe français compte continuer à faire vivre son site. "Nous allons l'enrichir avec des contenus éditoriaux destinés à fédérer une communauté de femmes scientifiques", confie Geneviève Dupont. Prochaine étape : la diffusion de vidéos sur le parcours et l'évolution des boursières de l'édition 2007.