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Le réseau féminin INT
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10 mars 2008

Claire (EI01) répond à nos questions sur son MBA

Claire est issue de la promo 2001 de Télécom INT et a rejoint en septembre 2007 le MBA de HEC. Nous avons pensé que son interview ci-dessous pourrait intéresser à la fois les anciennes tentées par ce type de formation, mais aussi les autres.

Me situant dans la deuxième catégorie, j'ai tout de même été captivée par les réponses de Claire!

Claire, merci encore de m'avoir accordé une soirée de tes courtes vacances ! Et nous nous retrouverons bientôt pour parler, cette fois, de « Women in Leadership », le réseau féminin du MBA HEC, dont tu es la présidente.

Anne-Sophie : Bonsoir Claire, pourquoi as-tu choisi de faire un MBA ? Quel est ton objectif et comment s'inscrit ce MBA par rapport à cet objectif ?
Claire :
Pour répondre à la question, je vais d'abord te donner mes raisons au moment de postuler, puis ce que je pense que ça va m'apporter :
   Au moment de postuler: c'était pour m'aider à partir à l'étranger. A l'époque j'avais regardé des postes en Asie (Florent [ndlr: son mari] voulait partir au Japon ou a Singapour). Je me suis aperçue que les postes étaient soit très techniques, soit très commerciaux. Bref mon profil de chef de projet était entre deux. En me renseignant sur les carrières à l'étranger, j'ai vu que les pays anglo-saxons valorisaient énormément les MBAs, alors je me suis dit que ça pouvait être pour moi. Au delà du poste à court terme, j'y ai vu un moyen de m'assurer une progression de carrière sur le moyen-long terme. Je pense que c'est très féminin mais je me disais que le MBA serait un outil de plus que je pourrai valoriser sur mon CV.

     Donc en résumé: mobilité géographique + progression professionelle. Une autre motivation était la mobilité en terme de poste. Avec un MBA, on acquiert une vision globale de l'entreprise (c'est rassurant pour oser postuler en dehors de son domaine de prédilection) et l'employeur le sait (il donnera plus facilement sa chance à un MBA). Alors je me suis dit que si on connaissait à nouveau une crise comme en 2001, ça pourrait m'aider à rebondir. Voilà, je pense que ce sont les raisons qui m'ont poussée à postuler.

     Maintenant, pour ce que ça m'apporte réellement. La mobilité internationale, je pense que je l'aurais eue sans MBA... à condition de savoir "me vendre". Mais ce qui est sûr c'est que le MBA est une occasion unique pour rencontrer des personnes de culture différente. . Bien au-delà de la langue, il y a la culture du pays, de la religion, du domaine professionnel... Lorsque je suis sur le campus d'HEC, je ne suis pas en France. Nous ne sommes que 12% de Français, derrière les Indiens et Américains. La langue de travail mais aussi d'échange est l'anglais. La DIVERSITE, c'est vraiment un point clé du programme.

     Ensuite, je pense que le MBA m'a donné beaucoup de confiance en moi. J'ai découvert que 1- on ne peut pas être parfait(e) = fin d'un grand mythe pour bcp de femmes ;) et 2- il n'y a pas qu'une seule façon d'être bon et de réussir. Je pense que le 2e point notamment m'aidera lorsque je gérerai des équipes. Avant, je me posais des tas de questions sur comment était perçue mon autorité, mon leadership etc... Maintenant, je sais un peu mieux comment je veux gérer mes collègues et je me poserai moins de questions métaphysiques!

     Auparavant je pensais qu'il y avait UN style de management à trouver, maintenant je m'aperçois qu'il y a PLUSIEURS styles et qu'il faut savoir les utiliser en fonction des personnes et des situations... tout en restant cohérent! Ca peut paraître plus compliqué mais finalement, je me sens plus à l'aise. Je me dis qu'il est normal d'avoir de l'autorité, d'être directif (à ne pas confondre avec "autoritaire") dans certaines situations (ex. il y a le feu, il faut prendre des décisions) et être plutôt dans un mode coopératif lorsqu'il s'agit de stimuler la créativité.

Anne-Sophie : Intéressante cette réflexion, il est vrai qu'on a rarement l'occasion de creuser ce type d'idées en entreprises... MBA= moment de prendre du recul?

Claire : OUI tout à fait, non seulement parce qu'on sort le nez du guidon mais aussi parce qu'on rencontre d'autres personnes avec d'autres priorités et lorsqu'on envisage quelque chose de nouveau, on se dit "Pourquoi pas?" plutôt que "Mais pour y arriver, il me faudrait x, y, z...".

Anne-Sophie : Petite digression, Claire : peux-tu préciser ce que tu veux dire par "je pense que c'est très féminin" quand tu parles de valorisation de CV (là, je rejoins les thèmes chers aux réseaux féminins :) )

Claire : Je pense que les femmes se sentent obligées d'en faire toujours plus. Tout le monde admet qu'il faut qu'elles travaillent plus que les hommes, qu'elles aient plus de résultats pour accéder aux mêmes postes (objectivement) mais je crois qu'intrinsèquement, on a besoin de se prouver à nous-même (indépendamment des autres) que l'on peut le faire, qu'on peut toujours faire mieux.

   J'ai rencontré beaucoup de Senior Executives: Georgia Garinois, VP chez Johnson&Johnson, Clara Gaymard de GE, Marie-Claude Peyrache. Elles ont exactement ce discours et pourtant ce sont des femmes de tête, pas du genre à s'apitoyer sur leur sort.

Anne-Sophie : Je vois : moi-même, j'aime bien le côté "vous avez vu, c'est écrit, j'ai fait ça" des formations sur le cv !
Claire : 
Tu as tout à fait compris ce que je voulais dire !!

Anne-Sophie : Quel type de poste (et dans quelle entreprise) occupais-tu avant de faire ton MBA ? Quel type de poste /entreprise vises-tu ensuite ? Juste apres ton MBA mais aussi dans 10 ans.
Claire :
J'étais consultante chez Beijaflore Network, en mission à la Société Générale. J'étais Directrice de projet - c'est pompeux ;) - pour la refonte du réseau de données du Siège. Un projet de 3ans, 8M€, 6 personnes dans l'équipe plus des sous-traitants. J'ai eu une chance incroyable avec cette mission car j'ai beaucoup appris: j'ai travaillé très en amont pour rédiger le business case et justifier le lancement du projet puis j'ai réalisé tout le cadrage et piloté jusqu'aux premiers déploiements.

   Après mon MBA, je souhaite me réorienter vers le marketing, toujours dans l'IT. La gestion de projet technique, cela me plaisait mais je ne pouvais pas vraiment exprimer ma créativité. En plus, je manquais un peu de vision stratégique par rapport à l'entreprise. Mais bon, ça c'est plutôt lié aux entreprises pour qui j'ai bossé: le service informatique était une fonction support. Si j'avais bossé chez un opérateur, éditeur logiciel ou géant de l'Internet, j'aurais eu un autre point de vue.

   Sinon, dans 10 ans? Retraitée, vivant de mes stock-options? ;) Non franchement, ça fait longtemps que j'ai abandonné les plans de carrière à 10 ans!

 

Anne-Sophie : comment as-tu financé ton MBA ? Fond propre, bourse, financé par ton entreprise ? As-tu calculé un retour sur investissement ?

Claire : Il faut savoir que de moins en moins de boîtes paient des MBA à leurs employés. Maintenant elles préfèrent les laisser financer leur MBA, quitte à leur rembourser après s'ils reviennent.

 Le MBA d'HEC, c'est 39 000 euros (parmi les moins chers du marché!). J'ai eu la chance d'avoir une bourse de 15 000 euros donc ça fait 24000 euros de ma poche... Et, cette année, c'est le salaire de mon mari qui paie le loyer, la nourriture etc...

   Il y a cependant un bon point : je peux déduire tous ces frais de nos revenus (frais de formation).

 Je voudrais insister sur le fait que l'aspect financier - même s'il donne lieu à de savants montages - ne doit vraiment pas être un frein. On trouve toujours un financement: les banques ne posent pas de problème. Et le retour sur investissement est généralement de 2 ans. Dans le cas des MBA d'HEC, IMD et INSEAD, c'est encore plus court car les programmes ne sont pas aussi longs qu'aux US et il y a de plus en plus de bourses (basées sur le mérite, pas sur les ressources financières).

Anne-Sophie: Comment as-tu préparé tes dossiers pour faire un MBA ? Toute seule, réseau des anciens, anciennes, organisme de formation (Kaplan, MBA Center) ? Combien de temps as-tu mis ?

Claire : J’ai préparé très sérieusement les tests d’admission. Trois mois avant de passer le TOEIC et le GMAT, je me suis entraînée aux exercices environ deux heures par jour à l’aide de bouquins. J’ai été récompensée car j’ai obtenu 985/990 au TOEIC et 720/800 au GMAT. Deuxième étape à franchir : rédiger cinq essais en anglais sur des sujets tels que ma motivation à intégrer un MBA, mon plus important succès, mon échec le plus cuisant, la manière dont je comptais financer ma formation, la carrière que j’aurais pu avoir si j’avais choisi une autre voie... Pour mettre toutes les chances de mon coté, j’ai fait relire mes essais par un ami ; ses remarques m'ont non seulement permis d'améliorer la forme mais aussi d'enrichir le fond. Résultat des courses : j’ai été sélectionnée pour les oraux.

Anne-Sophie : pourquoi le MBA de HEC ? Quels étaient les autres MBA qui t'intéressaient ?

Claire: J'ai postulé à HEC et INSEAD pour plein de raisons (il n'y a pas d'ordre) :  - Ils sont en France donc plus pratiques vis à vis de la famille mais aussi du coût de la vie (LBS à Londres, c'est beaucoup beaucoup plus cher)   - Ce sont des MBA courts donc avec un retour sur investissement rapide    - Ils sont très bien placés dans les "rankings" (en particulier celui du Financial Times).

 A l'INSEAD, j'ai été sélectionnée pour les interviews mais l'une d'elle s'est mal passée. C’était la première fois que cela m’arrivait : l’« interviewer » comprenait tout ce que je disais à l'envers, il fallait que je me justifie tout le temps… bref pas du tout le bon "fit ».

 A posteriori, je comprends pourquoi je n'ai pas été prise à l'INSEAD et je ne le regrette pas. A l'INSEAD, il faut entrer en sachant ce qu'on veut faire en sortant. Il y a tellement de boulot et le programme est tellement court qu'il y a peu de temps laissé pour l'introspection.

 A HEC, c'est différent. Déjà l'ambiance est plus collaborative. Et même si l'on croule sous le boulot, il y a beaucoup de travail sur les "soft skills", le leadership, les valeurs... bref on découvre beaucoup de choses sur soi et ça permet de savoir ce qu'on veut faire plus tard. Et quand je dis plus tard, ce n'est pas seulement à la sortie du MBA.

Anne-Sophie : comment vois-tu ton avenir professionnel et personnel ? Notamment en terme d'équilibre vie privée / vie professionnelle.
Claire :
C'est marrant, mais je t'aurais fait une réponse très différente il y a un mois... Je t'aurais dit alors  "euh... je sais que ça va être dur mais on fera avec, en particulier avec une bonne nounou".
   Réponse maintenant, c'est-à-dire après une conférence de Clara Gaymard, Présidente de GE France et mère de 9 enfants (si, si!) : je sais qu'en ayant des enfants, je vais développer des qualités qui m'aideront dans ma carrière: accepter que tout ne peut pas être parfait. Guider mes collaborateurs tout en leur laissant de l'autonomie, les aider à "grandir", savoir négocier... être exigeante mais juste...
   Maintenant sur la gestion au quotidien, la réponse d'il y a un mois est toujours vraie: la gestion de l'emploi du temps se fera avec les moyens à disposition. Mais ce que m'a apporté la conférence, c'est l'assurance que la vie personnelle pouvait enrichir la vie professionnelle, et vice versa.

Anne-Sophie : Il est vrai que je ne pense pas souvent à rapprocher les deux expériences. L'entreprise promeut une telle séparation des vies privées et professionnelles, c'est peut-être pour cela (alors que je suis persuadée que les femmes s'épanouissent mieux sans cloisonner- ce qui est peut-être différent pour les hommes).
Claire: Oui, je suis tout à fait de ton avis. Je t'avoue que cette conférence a vraiment changé ma vision de ces deux mondes que la plupart des gens essaient de dissocier.

Anne-Sophie : Intéressant tout cela, elle est disponible quelque part, cette conférence ? :)
Claire :
Malheureusement, non. C'était interne à HEC. Mais dans le même genre - pas le même style, mais le même effet - il y a les conférences d'Avivah Wittenberg Cox du cabinet Diafora (aujourd'hui en partie renommé « 20-first Century »).

[Où l'on reboucle en fin d'interview sur le cabinet grâce auquel Marie et Catherine avaient suivi des formations « Woman Young Leaders »   et « Woman Leadership »   : voir ces 2 posts (http://intfeminin.canalblog.com/archives/2007/09/07/6061686.html) et (http://intfeminin.canalblog.com/archives/2007/09/05/6061624.html)]

Merci beaucoup Claire, d'avoir pris de ton temps pour nous répondre, ce fut un échange très enrichissant. Nous te souhaitons une bonne poursuite de ton MBA !

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Commentaires
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